Café La Vielleuse

Cinq états d’un dessin

J’ai commencé par dessiner les deux hommes noirs au second plan. Ils sont comme dans une loge. Ils ne sont pas bien éclairés mais je suis fasciné par leur relation. Je suis trop éloigné pour entendre leur conversation.

À la fin une famille prend place devant moi. La maman, que j’ai dessinée, cache presque l’homme de droite au fond.

J’étais décontenancé comme lorsqu’on conduit sur une route dégagée et que surgit un obstacle. Il y avait  un malaise et je l’ai reporté sur le visage de la femme.

À un moment elle a sorti son bébé de la poussette. Elle l’a porté sur ses genoux. Je lui ai demandé la permission de la photographier avec son bébé, une enfant de 6 mois merveilleuse.
Je lui ai montré la photo sur l’ écran de mon smartphone.
« Voulez-vous que je vous envoie la photo » ?
« C’est pas la peine »

Comment faire pour faire tenir ma composition ?

Dans la photo que j’ai prise avec le dessin, elle est en train de scroller sur son smartphone. Les deux hommes derrière sont déjà partis.

J’ai essayé de lui baisser la tête. Je l’ai obscurcie puis éclaircie pour ne pas éteindre les deux hommes au second plan.

Difficile d’accepter les contradictions, les incompatibilités.

Acrylique sur carton entoilé 20 x 20 cm