
Préférez-vous dessiner des choses qui vous réconfortent ou bien qui vous inquiètent ?
En marchant rue des Petits Carreaux, puis rue Montorgueuil depuis le métro Sentier pour me rendre sur le lieu de mon dessin : le Lézard Café, – (j’ai commencé ce dessin mais je ne l’ai pas terminé) – je côtoie des bribes de mon passé, la rue Saint Sauveur, l’imprimerie « Le Soleil », aujourd’hui disparue.
Je suis content d’avoir connu cette époque où le Marché des Halles était au bout de la rue.
Je vois toute cette surcharge de la rue, cette abondance de denrées, de confiseries, comme si la rue était faite pour vous faire des cadeaux, ce ne sont que des invitations à s’abandonner, à se laisser aller.
Et pourtant je croise des personnes sans argent, sans domicile, des personnes malades, estropiées, fragilisées.
Quoiqu’il en soit je m’engage dans la rue Tiquetonne. J’allonge mon pas pour me rendre au lieu de mon projet, le Lézard Café, ce beau café du quartier Montorgueuil, en partie grâce à sa localisation entre les rues Tiquetonne et Etienne Marcel et aussi à ses lustres : 4 m de hauteur sous plafond. J’allonge mon pas pour aller dessiner – avec mes œillères -. C’est à dire quoi qu’il en soit je vais tout de même dessiner cet agréable café dont la terrasse est simplement équipée d’immenses vitres qui laissent contempler le spectacle de la rue. Et même dés le mois de mai on retire tout simplement les verres pour laisser les consommateur s’immerger dans la rue elle-même, c’est à dire siéger dans cet espace équivoque, à la fois public et partie prenante du café.

